Nernos Vue 8035 fois Posté le: 2016-04-27

Interview - ''Stanley Enow est un exemple pour développer la musique urbaine de notre pays'' Nernos

''Stanley Enow est un exemple pour développer la musique urbaine de notre pays'' Nernos
Nous avons rencontré à votre demande, l'artiste Nernos, le père du single "Je suis pas Bobo". Il présente les grandes lignes de cette trajectoire qu'il débute quatre ans après avoir tout abandonné pour la musique.

C’est un plaisir pour VRJMUSIC.COM de t’avoir à la fin de ton Tour Media à Yaoundé. Est-ce que tu peux davantage te présenter aux internautes ?

C’est un honneur pour moi de me présenter. Je suis un rappeur et je viens de sortir mon premier single intitulé « Je suis pas Bobo ». Et je ne suis pas venu en aventure dans ce secteur, j’ai pour ambition de devenir une icône de la musique urbaine au Cameroun.

Nernos aka Le Kamsi



Tu veux devenir une icône et tu te fais appeler sorcié. Qui renvoie dans les esprits à sorcier. Es-tu le sorcier de la génération montante du HIP HOP camerounais ?

Il faut que mes fans comprennent véritablement que c’est « SoKcié » et non autre chose. C’est une forme de manifester le génie positif que sommeille en moi et en nous tous. C’est un néologisme qui n’appartient ni à l’anglais ni à la marque c’est plutôt une bonne manière pour moi de m’identifier dans notre environnement. SoRcier c’est la négativité et SoKcié c’est la positivité.

Tu parles de positivité, est-ce que c’est ce à quoi tu invites les jeunes à s’imprégner ?

Je ressens et je sais que les Camerounais ont tendance à s’accrocher à tout ce qui cloche. Il faut présenter un autre modèle à la jeune génération, le génie positif qui est au cœur de mon projet artistique. Je veux faire du rap pour faire la fête mais aussi pour éduquer les masses. Ça dit de partout que pour faire la musique au Cameroun et faire le buzz il faut chanter un certain nombre de choses qui heurtent les sensibilités. Je ne suis pas partisan de ce courant de penser.Je pense que le Cameroun a les meilleurs intellectuels de l’Afrique, il est anormal que notre musique soit une musique qui heurte les mœurs. Qui parle d’intelligence parle de distinction par le talent.

Dans ta musique tu parles de certaines choses de manière négative. Est-ce que tu es un anticonformiste ?

« Je suis pas Bobo » pour dire que je ne fais pas partie de la classe des riches est faux. J’ai eu à vivre les deux vies. D’abord dans les rues de Bilongue, un quartier très pauvre de Douala, la capitale économique de notre pays. Mais au cours d’un voyage en République centrafricaine, j’ai eu la chance de vivre dans de très bonne condition auprès de ma tante. Je parle donc des deux vies. Et j’oriente ma vie grâce à la synthèse. J’ai déjà mangé dans les grands restaurants mais j’ai aussi été dans les tournes dos. J’ai donc voulu rendre ma musique comique pour les Bobo, les gens riches et éducatifs pour les oubliés de notre société. Chaque fois qu’ils seront victimes d’une inégalité, ils diront « Je suis pas Bobo » pour dire qu’ils n’ont pas de gens haut placé etc. J’appelle à plus d’égalité dans notre société. Que les Bobo sachent qu’on envie leur position et que les pauvres soient convaincus qu’un jour ils seront aussi un Bobo. Je ne voulais pas citer nommément les gens qui causent les inégalités. Il s’agit d’une œuvre anonyme qui met chacun face à ses responsabilités.

C’est un message où chacun doit assumer ses actes ?

Oui j’invite chacun à assumer ses responsabilités. C’est en cela qu’on pourra se développer. Il faut qu’on intègre que tout le monde ne peut pas naître étant riche avec une cuillère en or dans la bouche mais, qu’on accepte aussi qu’un pauvre peut devenir un Bobo c’est-à-dire un homme riche. Et c’est en travaillant. « Je suis pas Bobo » est donc un appel à l’innovation surtout des gens issus des familles pauvres. Il faut être fier de ce qu’on est et savoir ce qu’on veut.

Quel est le regard que tu portes sur la scène artistique alors ?

Pour ma part la musique camerounaise se porte bien. Et il faut que les gens admettent que les limites qu’on observe sont normales et participent de la diversité de notre culture. C’est cette diversité qu’il faut industrialiser. Industrialisation culturelle signifie aussi une production de plusieurs biens dans la sphère musicale. S’il n’y a pas de différence dans la manière de chanter ou de danser, il n’y a plus d’enjeux dans notre musique. Il faut faire une musique pour les 22 millions d’habitants afin que chacun trouve son compte. Il ne faut pas stigmatiser les gens. Chanter la fête, éduquer, c’est bien et ces valeurs se retrouvent dans la musique camerounaise. Vous verrez également que les Featuring sont l’avenir de la musique camerounaise. Les grands noms de différents rythmes et types de musiques se mettront ensemble pour vendre la culture camerounaise. Un mec comme Maalhox apparait aujourd’hui comme un artiste talentueux. C’est un puriste du rap camerounais qui suit aussi le sens de la société dans laquelle il vit.

Les internautes sont surpris de savoir qui se cache derrière cette nouvelle pouce de la musique urbaine…

J’apparais vraiment sans un long CV dans le paysage musical camerounais. J'ai pris la résolution de faire la musique en 2012 et quatre ans après j’ai sorti ce single. Le meilleur est à venir parce que tout est déjà prêt. Je me présente d’abord aux mélomanes et au fur et à mesure notamment avant la fin de l’année, il y aura quelques choses de plus costaud sur le marché.Depuis 2012 j’ai tout arrêté pour écrire des musiques complètes : couplet refrain qui rentre dans le segment des musiques urbaines. « Je suis pas Bobo » est mon premier titre enregistré dans un studio professionnel je pense que les mélomanes ne sont pas déçus. Actuellement j’enregistre les prochains titres. C’est donc une Grâce pour moi d’être au-devant de la scène après quatre ans de dur labeur. Je ne viens pas faire le Buzz dans la musique camerounaise. Je suis un artiste et je veux être un point d’appui pour les artistes. Tout est callé et l’album complet arrive en 2017 après deux autres singles. Et la manière donc les titres sont écrits il n’y aura pas d’influence dans cinq ans. Mon style transcende le temps.

Cette précision laisse croire qu’il y a une forte équipe derrière toi…

Je travaille avec les gens qui ont fois en moi. À commencer par AROBIZ Corporation qui a une vision et qui préfère se cacher des caméras. Je travaille aussi avec Kamerattitude fondé par un certain Lobé. C’est donc ces deux acteurs qui m’accompagnent. J’ai refusé de signer dans d’autres labels parce que je veux travailler et souffrir pour voir mon succès. Je vais créer mon propre empire pour éviter n’importe quoi dans la production. Il y a des gens dans la diaspora comme « Le Bami » qui vit à Paris. Mon ambition c’est de produire aussi un artiste en 2018.

Est-ce que l’absence de spectacles et la piraterie ne te font pas peur ?

C’est décourageant s’il faut compter sur la musique uniquement. Je doute fort que je vais récupérer ce que je suis en train d’investir dans les média audio-visuel pour les passages. Ils sont rares les plateformes comme VRJMUSIC.COM qui croit en l’avenir de la musique urbaine en particulier et la musique camerounaise en générale. Comme l’a dit un monsieur qui ne vit plus Steeve Jobs, « fais ce que tu aimes et le reste suivra ». Ça veut dire que quand tu fais quelque chose que tu aimes ne regarde pas la pénibilité. D’ailleurs, rien ne se perd. Si vous ne bénéficiez pas d’autres pourront tirer bénéfice de votre travail. Par la Grâce de Dieu, j’espère bénéficier de ce que du fruit de mon travail. J’espère avoir des scènes, j’espère que la piraterie cessera. Mais je ne suis pas contre la piraterie, au contraire je pense qu’il faut trouver d’autres stratégies pour que les moyens que nous investissons soient rentables malgré leur présence. Je ne considère pas les pirates comme des terroristes. Il faut que l’Etat tape le point sur la table et orienter par exemple 100 milliards FCFA chaque année pour l’industrie culturelle. En attendant, il faut que nous capitalisions d’autres activités autour de la musique. Mais les pirates aussi peuvent venir vers nous pour assurer la distribution de nos œuvres.

Quelle est la prochaine étape de votre tournée ?

Après Yaoundé, vu que nous avons fait Douala, Dschang, je vais mettre le cap sur Buea et nous irons à l’Est et au Nord. Nous voulons être un article du peuple. Il faut respecter ce que la profession demande : le Média Tour. Il faut vendre son image. Il faut un Branding, il ne faut pas profiter de sa musique, la musique est au service de l’artiste. Stanley Enow est un exemple pour développer la musique urbaine de notre pays. Il a réussi à donner une nouvelle image à notre travail. Il faut respecter ce qu’il a fait et il faut qu’on sache que c’est le résultat d’un intense travail en off que Stanley valorise aujourd’hui. Devenir un artiste c’est un travail et Stanley a donné la ligne à suivre par le dévouement, la positivité et surtout l’énergie qu’il met dans sa carrière.

Propos recueillis par Pierre Le Grand


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